OpenAI continue son ascension fulgurante dans le domaine de l’intelligence artificielle. Après avoir marqué le monde avec ChatGPT, l’entreprise fondée par Sam Altman s’attaque désormais à un défi colossal : bâtir une infrastructure mondiale d’IA capable de soutenir la prochaine génération de modèles intelligents. Pour y parvenir, OpenAI s’allie à AMD, le géant américain des semi-conducteurs, dans un partenariat stratégique qui pourrait redéfinir la carte mondiale de la puissance de calcul.
Une alliance stratégique face à la domination de Nvidia
Depuis plusieurs mois, le marché de l’intelligence artificielle repose presque exclusivement sur les GPU de Nvidia. Ces puces sont au cœur des modèles génératifs comme ChatGPT, Claude ou Gemini. Mais face à la demande exponentielle et aux délais de livraison qui explosent, OpenAI cherche à diversifier ses fournisseurs. L’accord avec AMD marque donc une étape majeure dans cette stratégie d’indépendance technologique.
L’entreprise prévoit de déployer, avec AMD, une capacité de calcul équivalente à 6 gigawatts. Pour donner un ordre d’idée, cela représente la puissance d’une centrale électrique de taille moyenne. Cette infrastructure servira à héberger les futurs modèles d’OpenAI, dont GPT-5 et ses successeurs, toujours plus gourmands en énergie et en puissance de calcul.
AMD en renfort pour propulser la nouvelle génération de puces IA
AMD mise sur cette collaboration pour imposer ses nouvelles puces Instinct MI450, concurrentes directes des Nvidia H200. Ces GPU sont conçus pour exécuter des modèles de grande taille, tout en optimisant la consommation énergétique. L’objectif : offrir à OpenAI une alternative crédible, plus ouverte, et moins coûteuse que la solution Nvidia, dont les prix flambent avec la demande mondiale.
En retour, OpenAI détiendrait 10 % du capital d’AMD, consolidant ainsi une relation de long terme. Ce partenariat permettra aux deux entreprises de mutualiser leurs forces : la maîtrise logicielle et l’écosystème IA d’OpenAI, associés à la puissance matérielle et à la capacité de production d’AMD.
Un projet mondial à plus de 1 000 milliards de dollars
Ce partenariat s’inscrit dans le cadre d’un programme d’investissement titanesque : près de 1 000 milliards de dollars mobilisés sur plusieurs années pour construire des data centers spécialisés dans l’IA à travers le monde. L’accord avec AMD complète celui déjà signé avec Nvidia, estimé à 100 milliards de dollars et portant sur une capacité totale de 23 gigawatts d’ici 2030.
Les infrastructures seront déployées sur plusieurs continents : États-Unis, Europe, Asie et Moyen-Orient. OpenAI discute également avec Broadcom pour la conception de ses propres puces, et avec Oracle pour l’hébergement d’une partie de ses serveurs. Ce maillage mondial vise à créer un réseau distribué, résilient et à faible latence, capable d’alimenter les futurs services d’intelligence artificielle grand public et professionnels.
Un tournant géopolitique et industriel
Derrière ce projet se cache un enjeu bien plus large que la simple performance technologique. Le développement massif d’infrastructures IA devient un enjeu de souveraineté numérique. Les États-Unis, par ce partenariat entre OpenAI et AMD, consolident leur avance dans la course mondiale à l’IA face à la Chine et à l’Europe.
L’Europe, justement, se retrouve en position d’observatrice. Si elle investit dans des projets comme Gaia-X et des supercalculateurs régionaux, elle reste loin des montants engagés par les acteurs américains. Le risque est clair : dépendre des infrastructures étrangères pour l’ensemble des futurs services basés sur l’IA.
Une révolution énergétique en préparation
Construire une infrastructure de 6 gigawatts n’est pas sans conséquences. L’intelligence artificielle est déjà pointée du doigt pour son empreinte énergétique colossale. OpenAI affirme cependant vouloir adopter des centres de données à haut rendement énergétique, alimentés partiellement par des sources renouvelables. AMD, de son côté, mise sur des architectures plus efficaces pour limiter la consommation par watt de calcul.
Mais la question demeure : jusqu’où pourra-t-on étendre la puissance de l’IA sans aggraver la crise énergétique mondiale ? Pour les experts, la réponse passera par des innovations conjointes dans le hardware et le software, une voie que ce partenariat semble précisément vouloir explorer.
Vers une nouvelle ère de l’intelligence artificielle
Avec cet accord, OpenAI confirme son ambition : devenir l’acteur central de l’intelligence artificielle mondiale, maîtrisant à la fois les modèles, l’infrastructure et l’écosystème logiciel. En unissant ses forces à AMD, l’entreprise s’assure une base solide pour affronter la prochaine décennie, celle des modèles multimodaux, autonomes et connectés à des milliards d’utilisateurs.
Ce partenariat ne se contente donc pas de renforcer OpenAI : il redessine la carte mondiale du calcul et de la puissance numérique. Et dans cette nouvelle course, chaque watt comptera autant que chaque ligne de code.
