Dans une décision inédite, la Haute Cour de Delhi a ordonné la suspension globale de plus de 240 sites de streaming et de téléchargement illégaux, un verdict qui dépasse largement ses frontières. L’action, soutenue par Universal City Studios et la Motion Picture Association, marque un tournant dans la lutte internationale contre le piratage.
En exigeant la coopération des registrars et registres de noms de domaine du monde entier, l’Inde tente de couper définitivement la tête de « l’hydre du streaming illégal ».
Une offensive d’envergure mondiale
Jusqu’ici, les tribunaux pouvaient seulement imposer un blocage local, limité aux fournisseurs d’accès nationaux. Mais cette fois, le tribunal indien s’adresse directement aux acteurs de l’infrastructure d’Internet, leur demandant de désactiver les domaines à la source, supprimant toute trace de redirection.
Des entreprises comme Namecheap, Spaceship et Porkbun ont déjà suspendu plusieurs dizaines de sites. Certaines ont même transmis des données d’identification sur les opérateurs pirates.
Un précédent aux implications lourdes
Si cette décision réjouit l’industrie du cinéma, elle inquiète les défenseurs de la neutralité du web. En agissant à l’échelle mondiale sans autorité supranationale, la Cour de Delhi crée un précédent juridique dangereux : demain, d’autres États pourraient invoquer la même logique pour faire disparaître des contenus politiques ou médiatiques jugés dérangeants.
Entre la lutte contre le piratage et la tentation de la censure internationale, la frontière devient floue.
